8.11.2011

Vivre l'Utopie, à Tailhac

Le résumé vient un peu tard, mais c'est pas l'essentiel…
Suite à la projo de “Vivre l'Utopie” au festival du film engagé le 1e mai, l'asso La Grange à Palabres nous a invité à faire de même pour la 2e édition de leur festival, les 9 et 10 juillet. Malheureusement, je fus le seul militant anarchosyndicaliste dispo, et c'est donc avec Jean-Pierre, notre ami ex Bibs que je me rend à Tailhac, petit village de 81 âmes près de Langeac, en Haute-Loire…
Une fois arrivés, on installe l'expo “Espagne 36, les journées libertaires”, puis l'écran pour le film. Le festival se compose de projo-débats dans 3 salles : une grange (40 places), la mairie (20 places) et une autre petite grange (30 places). 3 à 4 fois par jour, des films différents sont projetés dans chacune des salles. On discute, on boit un verre. Puis arrivent un compagnon et une compagne de la Fédération Anarchiste. On passera le soir dans un coin de la table à vomir les réformistes et leurs syndicats. Car oui, il existe une ultra minorité de militant-e-s FA qui sont proches de nos positions (contre les syndicats institutionnels, contre les partis). Au fur et à mesure on apprend que pas mal de bénévoles sont du NPA…
Vivre l'Utopie est projeté dans la grande grange, dès l'ouverture le samedi à 14h. L'expo a déjà attiré quelques personnes. Comme à l'accoutumé (mais seul cette fois), j'introduis le film, devant 25-30 personnes. Au fur et à mesure, la salle se remplira. Une nouvelle fois, le film reçut un excellent accueil. Sur que ce n'est ni l'Etat, ni les partis, fussent-ils marxistes, ni les syndicats qui parlent de ce qui fut la révolution la plus radicale de l'Histoire. S'en suit donc un débat qui tourna autour de la pédagogie libertaire, de l'anarchie en tant que projet révolutionnaire, et de l'anarchosyndicalisme en tant qu'outil révolutionnaire pour la lutte des classes. Un excellent débat, qui fut malheureusement amputé pour faire place au film suivant… Je tenais une chtite table de presse, et plusieurs personnes y sont ensuite passées pour approfondir le débat. Des membres de l'autre CNT (Vignoles)qui viennent de créer un syndicat au Puy, étaient là. Peu de dialogue, “on est là pour faire du syndicalisme” et un éminent membre est aussi à AL alors… Décalage total entre ce qu'ils dirent au débat et ensuite à la table de presse…
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Devant jongler entre la table de presse et les films, j'ai du faire un choix. Un film sur Goodyear (déjà projeté au festival du film engagé) surtout pour le débat qui en suivi. Un trotskiste du NPA “Les CE sont des lieux de résistance pour les travailleurs”. No comment. Le soir, le film grolandais Louise Michel, projeté en plein air, a fait se tordre de rire la moitié des gens, l'autre étant plutôt outrée…
Le lendemain, j'assiste à Viva Mexico, excellent film sur les Zapatistes (bien que c'est surtout la tendance marxiste qui y est montrée). Puis “Encore Elles !” film féministe. Je suis rapidement parti du débat, qui débuta sur l'affirmation “Les genres n'existent pas” (ça aide à débattre…), aussi par fatigue. Puis enfin un film sur la Révolution Egyptienne tournée au milieu du soulévement et fini 2 jours avant le festival. Film intéressant bien que trop facebook-portables. Pour le coup, salle bondée, gens debout et par terre. Et les gens du NPA à gifler une nouvelle fois.
L'expo fut vu par pas mal de, monde.La table de presse a attiré pas mal de monde, des ex-syndicalistes dégouté-e-s, des individu-e-s… En notant qu'elle tenait sur 2 mètres, celle de la FA sur 6 mètres… Je retiendrais les échanges sur les Assemblées Populaires, sur les meurtres de travailleurs déguisés en “suicides” (et dont la CNT-AIT est la seule organisation à parler de meurtres), et sur le fait que Trotsky et Lénine étaient des Staline manqués ou défaits (car la tchéka, l'armée rouge, les goulags, l'écrasement de Kronstadt et des Makhnovistes c'était Trotsky et Lénine). Puis lorsqu'un militant du NPA vous assure qu'il faut “un front unique ouvrier pour virer Sarko, c'est une position historique” et que vous tentez d'expliquer que l'ennemi n'est pas tant Sarko que l'Etat et la capitalisme, que le “Front Unique Ouvrier” est une stratégie visant à éliminer les anarchistes car visant à s'emparer du pouvoir d'Etat, vous passez pour un méchant dogmatique. AL ou les Vignoles au moins ils sont gentils.
Voilà, un bon festival tant au niveau de l'accueil que de la qualité des films (vu le petit budget), qui aura attiré près de 200 personnes. Et tant qu'on pourra être présent-e-s pour développer les idées anarchosyndicalistes, la lutte des classes face au capitalisme et à l'Etat, et démasquer avec nos petits moyens mais surtout avec nos idées et nos pratiques les réformistes, les syndicats ainsi que l'imposture du communisme d'Etat, on sera là !

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