Le 1e juin, le directeur de la FNAC Clermont s'est “suicidé”. Une petite précision pour débuter. La CNT-AIT ne syndique ni flics, ni maton-ne-s, ni vigiles, ni patron-ne-s ou quiconque exerçant une hiérarchie. Nous luttons pour la reprise en main par les exploité-e-s de leur lieu de travail. Malgré tout, les conditions de ce “suicide” nous ont interpellé, le directeur en question ayant écrit un mail aux cadres et au PDG avant de commettre l'acte en question…
Malgré les “vacances” (comme si l'Etat et ses outils étaient en vacances tiens donc), nous avons décidé de diffuser un tract qui tente de comprendre. Samedi après-midi, nous avons donc diffusé 250 tracts à l'entrée du Centre Jaude où se trouve la FNAC. Bien évidemment, ce lieu étant le temple de la consommation clermontoise, les tracts ne sont pas partis à toute vitesse, les consommateurs-trices préférant assurer la bonne marche du capitalisme. Néanmoins, nous avons pu dscuter avec certaines personnes qui nous ont apporté leur soutien.
Puis nous avons voulu rencontrer les salarié-e-s. On entre donc dans la FNAC. On parle d'abord à deux salariés, qui semblaient un peu “appeurés” mais qui ont plutôt bien accueilli notre action et le tract. Puis on parle avec un autre, représentant du CHSTC. Qui nous explique qu'on a pas trop le droit, les cadres vont gueuler. Il prend la tract, le cache, nous explique que les conditions de travail sont assez insoutenables et que les salarié-e-s ont débrayé quelques heures la semaine précédente. Arrive alors des cadres, entourés de vigile. Le chefaillon nous prend à parti: “Qu'est-ce que vous faites là ?”. On explique. “C'est de votre faute si les conditions sont pas bonnes, vous empêchez MES salarié-e-s de travailler sereinement”. Et oui pas de honte, l'exploitation et l'oppression n'y sont pour rien… “Consommez, ou sortez”…
Bref, gêné par le message qu'on a apporté. En tout cas un nouveau cas de meurtre patronal. Ci dessous le texte du tract diffusé…
Suicide au travail ? Assassinat patronal !
Mercredi 1e juin, le directeur de la FNAC de Clermont s'est suicidé, en se pendant dans un bois. Si nous luttons pour la reprise en main par les travailleurs-euses de leurs entreprises, il est néanmoins intéressant de se pencher sur ce nouveau cas de « suicide » au travail…
Nous ne connaissions pas cet homme. Quelques instants avant de mettre fin à ses jours, il avait envoyé un mail aux cadres de la FNAC et à son PDG, Alexandre Bompard, intitulé « Le Pourquoi ». Il y explique que sa mutation (il venait d'Aix en Provence), alors qu'il était au chevet de son meilleur ami mourant d'un cancer, fut forcée, malgré ses protestations. « La direction générale s'en fout. Investissez-vous, mais pour l'entreprise. Les amis ? Tu t'en feras d'autres. » (extrait du mail).
De plus, cet homme était bisexuel. Dans cette société capitaliste, fière de ses racines judéo-chrétiennes, on n'aime pas la différence. Les homos, les immigré-e-s, les « rouges », les pauvres, les casseurs, les anarchistes… bref tout ce qui ne rentre pas dans le moule « Travail, Famille, Patrie » est à combattre. Même lorsqu'on est directeur à la FNAC. « Mais mon erreur a été que la couleur de la chemise, rose, et de la veste, fuschia, ne soit pas en accord avec la bienséance… Alors on me prit le bras pour me demander “qu'est-ce que c'est que cette veste de PD ? ” […] Moi qui défends des valeurs morales et humaines basées sur l'anti-discrimination, raciale ou sexuelle, me voilà attaqué sur ce terrain. Ce pauvre [supérieur hiérarchique direct auteur de la remarque homophobe], piloté par [le haut cadre], mormon dans l'âme, qui ne supporte pas qu'une tête dépasse, qui veut tout contrôler, était bien emmerdé ensuite. Je lui ai pardonné, pas à monsieur [le haut cadre]. » (extrait du mail).
L'homme évoque également la pression insoutenable sur les employé-e-s (ce qui n'est pas nouveau, l'exploitation est l'essence du capitalisme), mais avouons que quand ça vient d'un directeur, ça peut faire tâche… « Bien être au travail… quelle fumisterie ; tout le monde en rigole, flairant l'arnaque, mais la direction fait la sourde oreille(…)On devient méchant, injuste, voyant le mal partout. Paranoïaque. Il faut noter le moindre retard dans une réponse de mail, le moindre débord, tout tout tout ce qui pourrait servir à étayer un dossier.» (extrait du mail). On apprend également que la FNAC tient une liste noir des employé-e-s à licencier…
Bien évidemment, la direction de la FNAC nie toute responsabilité… comme celle de France Télécom. Bien évidemment, les syndicats sont silencieux… comme à France Télécom. La CNT-AIT et son internationale, l'Association Internationale des Travailleurs-euses (AIT) est la seule organisation qui ne parle pas de suicide de travailleurs-euses, mais bel et bien de meurtres patronaux. La pression, l'exploitation, la concurrence, le profit avant la dignité, la complicité syndicale, l'écrasement étatique… bref le responsable c'est le patronat, contrairement à ce qu'avait dit Fillon (qui doit bien connaître l'exploitation ouvrière…) « Ce n'est pas de notre faute si les gens ne savant pas gérer leur vie ». On croit rêver… Ce nouveau meurtre patronal déguisé en suicide est bien la preuve que le capitalisme ne peut être réformé, qu'il faut l’abattre une bonne fois pour toute…
Plus que jamais, il est temps de contre-attaquer face aux patrons et politicards menteurs et assassins. Plus que jamais, il faut s'unir entre exploité-e-s, en marge des organisations subventionnées et verticales, qui ne font que gérer la misère humaine. Ne nous laissons plus écraser ! Nous n'aurons que ce que nous prendrons !
(source du mail : Rue 89)
FACE A L'ETAT ET AU CAPITAL,
ORGANISE TOI ET LUTTE !
VIVE LA LUTTE DES TRAVAILLEURS-EUSES,
SANS PERMANENT-E-S NI SUBVENTIONS !
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