10.18.2010

L'heure n'est pas de battre en retraite

La popularité du mouvement actuel dépasse la stricte réforme des retraites : chacun sait que cette dernière constitue une attaque de plus contre nos conditions de vie et, se conjuguant avec une inégalité flagrante (riches, banquiers et patrons n'ont jamais été aussi bien protégés par l'Etat), elle constitue la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Le problème des retraites n'est qu'une infime partie d'un tout et nous devons refuser la politique d'austérité dans son ensemble car le pouvoir peut tout à fait lâcher quelques miettes sur les retraites et les reprendre ailleurs.



Dans ce cadre, il est évident que seul un rapport de force suffisant peut nous
permettre de gagner. Or les manifestations s'enchaînent depuis la rentrée et
prennent toujours plus d'ampleur en terme de participants mais nous sommes de plus en plus nombreux à affirmer que cela est insuffisant pour faire plier un
gouvernement.

Les bureaucraties syndicales et leur surenchère de journées de mobilisation espacées dans le temps et limitées aux centres-villes peuvent participer à l'affaiblissement du mouvement. D'ailleurs, depuis peu, leur propre base s'impatiente et prend l'initiative dans certaines entreprises.

Puisque nous sommes tous concernés par ces attaques et que les manifestations seules ne permettront pas de gagner, il importe de favoriser une forme de lutte propice au rassemblement intercatégoriel et transgénérationnel, regroupant les travailleurs du privé et du public, les chômeurs, les étudiants, les retraités, etc. Partout, des assemblées générales doivent avoir lieu pour permettre à tous, sans repli corporatiste, de se rencontrer, de discuter et d'être acteurs de la lutte.

La lutte doit se penser avant toute chose comme un ensemble de techniques, dont la
manifestation ne devrait être que l'illustration d'un rapport de force déjà engagé.
Apprécier ce dernier permet de choisir des actions et des cibles adaptées à nos
moyens, suscitant l'adhésion, la complicité et le soutien de la population tout en
fragilisant le Pouvoir.

Les modes d'action sont nombreux et certains offrent même des possibilités
d'implication à ceux qui ne peuvent faire grève à ce stade de la lutte : débrayage
(arrêt de l'activité pendant une courte durée), grève perlée (une partie du
personnel débraye, puis reprend, alors qu’une autre partie débraye et ainsi de
suite), coulage (production en étant le moins productif possible), grève du zèle,
piquets volants, occupations, blocages, réappropriations de denrées alimentaires,
collectes, concerts ou fêtes de soutien, etc. (tout est développé dans la brochure
Techniques de luttes, à télécharger ici :
http://cnt.ait.caen.free.fr/cas/techniquesdelutte.pdf ou
http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1).

Malgré les discours des politiciens bonimenteurs, malgré les violences policières
que nous subissons déjà et malgré les tergiversations des bureaucrates syndicaux
dont le rôle a toujours été de maintenir la paix sociale, il faut rompre avec le
sentiment d'impuissance. Les actions de ces derniers jours ne sont peut-être que les
prémices d'un mouvement profond et massif contre cette société capitaliste,
fondamentalement injuste et inégalitaire.

L'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes.

Construisons la grève générale.

Octobre 2010


CNT-AIT
Confédération Nationale du Travail - Association Internationale des Travailleurs
BP 2010
14089 CAEN CEDEX
http//cnt.ait.caen.free.fr
cnt.ait.caen@free.fr

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