- Propos anarchosyndicalistes -
Universités : de mal en pis !
Malgré des luttes parfois dures, le processus de Bologne s'impose dans toute l'Europe. Ratifié par tous les États et les gouvernements de l'Union Européenne de droite comme de gauche, ainsi que les organisations syndicales «représentatives », ce processus planifie la privatisation de toutes les universités, pour coller au « modèle » américain. Un modèle ? Des frais d'inscriptions exorbitants (plusieurs milliers d'euros), affaiblissement des filières dites « non rentables » (Lettres, philo...), création de licences patronales (licence chef de rayon à Carrefour en France, ou chef d'équipe à Mac Do en Angleterre...), fusions d'universités (Strasbourg, par exemple), suppressions de postes et augmentations des contrats précaires, expulsions massives d'étudiant-e-s sans papiers... En France, de plus en plus d'universités appliquent « l'autonomie » (LRU). Les conséquences se font déjà ressentir.
Ces dernières années (2OO7-O9), la stratégie des organisations étudiantes et personnels universitaires, autoproclamées représentatives, nous a mené droit dans le mur : contestation fictive pour certaines, tractations privées pour d'autres, tentative d'encadrement et de contrôle des mouvements... Malgré cela, nous avons pu voir dans plusieurs universités que des comités de lutte et des assemblées générales reposant sur l'auto-organisation ont tenté de construire une convergence des luttes entre étudiant-e-s, salarié-e-s et chômeurs-euses. Cela nous pousse à continuer de résister, et plus encore, à changer profondément les universités qui sont la copie conforme de cette société capitaliste reposant sur l'individualisme et l'exploitation, entre autres.
Pour nous, anarchosyndicalistes, les universités devraient être un lieu d'émancipation, de culture critique et populaire. Il nous faut donc repenser radicalement le fonctionnement des universités, tant dans son administration que dans la nature des cours dispensés. Mais en finir avec cette université autoritaire, que les syndicats, président-e-s et technocrates régulent désormais comme une vulgaire entreprise, n'est pas pensable sans abattre le capitalisme et l'État.
Un seul programme : la résistance populaire autonome !!
A la CNT-AIT, nous affirmons que ce système n'est pas indépassable et que la fatalité n'est pas de mise face à l'individualisme ambiant et à l'écrasement d'autrui. Partisans d'une société libre et égalitaire, nous sommes anti-capitalistes, anti-étatiques et anti-parlementaristes. Nous refusons donc de nous intégrer au sein de la machinerie institutionnelle et d'être un partenaire du dialogue social. En conséquence, nous ne participerons jamais aux instances soit-disant représentatives (CA, CROUS...). Nous rejetons le corporatisme : il nous divise dans nos revendications sans jamais remettre en cause le système dans sa globalité.
Nous disons que rien n’est étranger à notre anarchosyndicalisme : les problèmes économiques, sociaux et environnementaux... Nous sommes donc globalistes : c’est-à-dire que nous pensons que tous les problèmes sont liés entre eux et découlent de ce système.
Dans les universités et partout ailleurs (entreprises, quartiers...), nous cherchons à relier systématiquement les luttes par le biais d'un cadre revendicatif unifiant (satisfaction des besoins fondamentaux pour tous, par exemple). Nous agissons pour le développement de l'autonomie des exploité-e-s car, pour nous, celle-ci est la condition nécessaire de l'action directe (théorisée par Emile Pouget) : c'est se donner soi-même les moyens d'abolir les conditions de domination et d'exploitation sur nos lieux de vie. Notre émancipation ne viendra pas des leaders syndicaux, des carriéristes et autres politiciens...
Nous luttons sans attendre l'énième projet de loi dégradant encore un peu plus nos conditions de vie. Pour cela, nous poussons à la mise en place de comités de lutte ouverts à tous et toutes et sans bureaucratie. C'est tout cela que nous appelons la résistance populaire autonome.
Cela ne dépend que de nous. Laissons les réformistes à leurs réformes et leurs illusions et prenons en main nos vies. Luttons !
Octobre 2010
CNT AIT
Contact :
CNT-AIT
BP 2010
14089 Caen Cedex
cnt.ait.caen(a)free.fr
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